mardi 8 février 2005

"Liar liar pants on fire..."

Je viens de voir un western très élégant et agréable de Budd Boetticher, "Buchanan rides alone" ("L'aventurier du Texas"), je repense à cette idée lue dans un livre de M. Razac ("Une histoire du barbelé", quelque chose dans ce genre), comme quoi les Nord-Américains ont transféré sur le cow-boy, dans la réalité valet des basses œuvres des hommes d'affaires, les valeurs de l'Indien qu'ils ont génocidé : sens de l'honneur, goût de la solitude, de l'indépendance, de la liberté, des grands espaces... Dans ce beau film, comme dans tant d'autres westerns, cette alchimie donne un résultat émouvant et captivant. Aujourd'hui ce genre de mensonge ne peut plus fonctionner, le roi est de plus en plus nu, le cinéma américain de plus en plus nul... Braves Indiens ! Non seulement on les a trucidés, mais on a utilisé leurs valeurs pour faire la promotion du pays que l'on avait bâti sur leurs cadavres. Depuis, seule la mafia a permis de créer de nouveaux mythes cinématographiques, un rien plus cyniques. Il n'est pas sûr que les Irakiens en fassent autant.

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