mercredi 6 juillet 2005

L'amour de Blair.

Certes, que M. Tony Blair ait de quoi pavoiser peut énerver. A la réflexion cependant, n'est-il pas plus réjouissant encore, pour un Français qui supporte quotidiennement leur prétention et leur nullité, de voir MM. Chirac ou Delanoë de nouveau ridiculisés ? Et de surcroît, par quelqu'un qu'ils détestent ? Laissons donc les Anglais se débrouiller avec leur petit chef - qui d'ailleurs a l'air encore plus répugnant quand il pavoise que quand il est en difficulté, et félicitons-nous du désarroi des ordures made in France. (Je laisse complètement de côté la question de savoir à quel point c'est ou non une "bonne chose" d'avoir les Jeux). Et si M. Delanoë a voulu se prostituer pour MM. Lagardère ou Bouygues, on ne va pas non plus le plaindre d'en avoir pris plein le cul pour finir.

Certaines voix s'élèveront sans doute, maintenant que Paris a perdu, pour déplorer que l'on ait mis autant d'argent dans une candidature qui a échoué : peut-être aurait-il fallu dénoncer cela auparavant pour être crédible. De toutes les façons, n'importe quel parisien sait bien que M. Delanoë n'a rien à faire de ses administrés, les sommes investies dans ce petit jeu ne font que le révéler une fois de plus. Allez, ça fera toujours quelques abrutis en moins à Paris dans quelques années...


(Ajout du 7 juillet). D'un point de vue de "politique politicienne", il est possible que M. Delanoë ait perdu hier toute chance d'être, comme on dit, "présidentiable". Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve à ce niveau, mais il y aurait ici une forme de justice. M. Blair est un chinois, c'est-à-dire un terrifiant composé de capitalisme et de stalinisme, mais au moins il prend des décisions explicitement politiques - donner aux riches, niquer les pauvres, tuer les Arabes... M. Delanoë prétend qu'il ne fait pas de politique, ce qui est évidemment absurde - la métamorphose de Montmartre en pays de bobos, par exemple, si ce n'est pas de la politique, et de la politique violente, je ne sais pas ce que c'est. Cela l'amène en tout cas à centrer son action sur des choses aussi secondaires que les J.O., et à s'exposer à voir ruiner ses espoirs personnels par les humeurs et les pots-de-vin de quatre ou cinq notables ventrus et corrompus - à ambitions et méthodes pitoyables, échec ridicule et dérisoire.

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