dimanche 11 septembre 2005

D'un Karl l'autre.

Ce Café du commerce n'a certes pas vocation à devenir un dictionnaire de citations. Mais comme, feuilletant du Karl Kraus, je me suis aperçu qu'il lui était arrivé de tourner autour des mêmes sujets qui font mon ordinaire, je ne vois pas de raison de me sentir coupable de donner à lire d'aussi frappantes saillies - qui se passeront d'ailleurs de commentaires. Tout ceci remonte au plus tard à 1918.


- "Une femme qui ne peut pas être laide n'est pas belle."

- "Dans le chauvinisme, ce n'est pas tant l'aversion contre les nations étrangères que l'amour pour la propre nation qui m'est antipathique."

- "En quoi consiste donc le progrès ? L'envie de fouetter est-elle abolie ? Non, seulement le fouet."

- "Son époux lui permet de faire du théâtre - la bohème ne lui aurait pas permis d'être mariée. Il y a donc dans la société, malgré tout, plus de liberté que dans la bohème, qui a ses normes irrévocables."

- "Ne pas avoir de pensée et pouvoir l'exprimer - voilà le journalisme."

- "Démocratique, c'est le droit d'être esclave de tout le monde."

- "Image la plus douloureuse de la civilisation : un lion qui était accoutumé à la captivité et, rendu à la vie sauvage, y tourne en rond comme devant des barreaux."

- "La presse peut, contre l'être humain, plus que, pour lui, la religion."

- "Les peuples qui adorent le fétiche ne tomberont jamais si bas, de supposer dans la marchandise une âme."

- "Comment faire pour exagérer, si le fait devient la caricature de l'exagération ?"




- "L'état dans lequel nous vivons signifie vraiment que le monde sombre : il est stable."

Libellés :