mercredi 26 octobre 2005

Grand principe d'une bonne constitution.

Puisque j'ai critiqué les constitutionnalistes amateurs, il serait de bonne guerre que moi-même je propose un projet. Je tombe sur ces lignes chez Durkheim (Les formes élémentaires de la vie religieuse, PUF, p. 87), à propos de certaines tribus australiennes :

"Il est des peuples où l'on ne rend pas de devoirs funéraires aux hommes qui sont arrivés à la sénilité ; on les traite comme si leur âme, elle aussi, était devenue sénile. Il arrive même qu'on mette régulièrement à mort, avant qu'ils ne soient parvenus à la vieillesse, les personnages privilégiés, rois ou prêtres, qui passent pour être les détenteurs de quelque puissant esprit dont la société tient à conserver la protection. On veut éviter ainsi que cet esprit ne soit atteint par la décadence physique de ceux qui en sont les dépositaires momentanés ; pour cela, on le retire de l'organisme où il réside avant que l'âge ne l'ait affaibli, et on le transporte, tandis qu'il n'a rien encore perdu de sa vigueur, dans un corps plus jeune où il pourra garder intacte sa vitalité."

Je pense que les "sauvages" font ici encore preuve d'une sagesse que nous devrions leur envier. Et pour qui est sensible à la dimension symbolique du pouvoir, un acte aussi symbolique et concret que la mise à mort du chef de l'Etat, avant qu'il ne s'empiffre d'ortolans ou ne mette sur écoute toute actrice point trop laide, avant qu'il ne fasse des référendums pour un oui ou pour un non ou ne perde son temps à contempler d'asiatiques lardons s'astiquer mutuellement la graisse ; un acte aussi symbolique et concret, disais-je, en même temps qu'il mettra à l'épreuve les vocations, ce qui devrait plaire à M. Chouard - voilà un vrai contre-pouvoir -, un tel acte, vais-je y arriver, ne peut que paraître plein d'attraits. Un RIP sur le sujet me semble s'imposer.

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