mercredi 12 avril 2006

Apocalypse soon !

Lorsque les guerres occidentales ont commencé à être des guerres de masse, que les armées de métier ont cédé la place aux levées de populations, c'est-à-dire en gros sous Napoléon, dame Nature a trouvé une parade pour limiter les effets destructeurs des pulsions humaines : les épidémies. Après une bataille sanglante, une bonne razzia microbienne limitait les ardeurs comme les possibilités des survivants. Le temps passé à reconstituer une armée permettait de discuter, de se dire parfois que finalement, entre gens de bonne volonté, un traité de paix n'était pas si humiliant, au moins pour quelques années, un peu de propagande ferait passer la pilule auprès des populations saignées...

Les progrès de la médecine ont permis aux hommes de réduire à néant les efforts qu'avait fait la Providence pour les protéger de leur enthousiasme. Aussi le XXe siècle vit-il des guerres longues que de vulgaires bactéries ne purent vraiment ralentir. Le plus grand conflit de l'histoire universelle à ce jour s'est d'ailleurs achevé sur un énorme massacre de laboratoire, qui fut à la fois une caricature des précautions prises par Notre Père pour limiter quelque peu les effets de nos folies, et la transcription prométhéenne de la dissuasion divine à l'égard de notre ubris.

Les guerres, les massacres, les génocides même n'ont certes pas cessé depuis que Hiroshima a explosé et implosé. Mais, par comparaison avec les deux grands conflits mondiaux du XXe siècle, il n'est certes pas interdit d'estimer qu'il y eut depuis 1945 un certain "progrès", ou un "retour à la normale" de ce point de vue.

Ce qui n'a pas empêché la médecine de continuer ses progrès fulgurants - ni la transmission fulgurante de ceux-ci à une partie de plus en plus grande de la planète. Par conséquent, ce que l'on a appelé l'essor démographique est devenu au fil du temps surpopulation mondiale.

Alors l'Eternel s'est remis au travail. Le SIDA d'abord, la grippe aviaire ensuite et peut-être - car si celle-ci est pour l'instant bien clémente, certains scénarios de transmission de cette maladie de l'homme à l'homme envisagent à terme une consumation de 20% de la population mondiale -, mettent en échec, temporairement bien sûr, mais pour longtemps qui sait, le savoir et la technique des chercheurs.

Ajoutons deux et deux. Seul un conflit nucléaire ou une épidémie serait susceptible de redonner un peu de place comme de modestie à l'espèce humaine. On peut objecter qu'en ce qui concerne le SIDA le travail est déjà largement commencé en Afrique, mais cet exemple, pour lugubre qu'il soit, n'est pas tout à fait probant, puisqu'il serait justement tout à fait possible de réduire de façon très significative la progression du virus sur ce continent si on le voulait vraiment. Tout le monde le sait, cela ne change rien à rien, c'est donc qu'il faut un remède plus puissant.


[Ajout lors de la relecture / archivage, le 9.09.12 : ceci doit être au moins nuancé, qui donne l'impression de faire très bon marché des mentalités collectives.]

L'homme est dangereux pour les autres espèces, mais il est devenu comme un luxe - et donc presque inutile - pour la sienne propre. Un de perdu, dix mille de retrouvés, dont on se passerait bien. Des assistés qui creusent le déficit de l'état, des esclaves d'ailleurs pratiquant un dumping de plus en plus intense sur le temps de travail qu'ils vendent, des clandestins sans nombre, des victimes de tsunamis ou de tremblements de terre en quantité inimaginable, des hurleurs anonymes et standardisés... Des emmerdeurs. Des nuls, des zéros.

Que les Etats-Unis donc tentent de vitrifier l'Iran.

Ceci ou autre chose.

Les voies du Seigneur sont impénétrables.

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