lundi 9 juillet 2007

Démocratie de branleurs. (Où sont les femmes ? - II) - Ajout le 12.O7.

7mirosmokescopy





Ajout.





Alors, bon, le clitoris... Ceux qui comme moi ont regardé dans leur jeunesse Le sens de la vie, des Monty Python, qu'Allah bénisse ces derniers, se souviennent peut-être de la séquence d'éducation sexuelle au lycée, avec le professeur, l'admirable John Cleese, commençant son cours : "Alors maintenant, le sexe... Le sexe, le sexe, le sexe..." - sur le ton vaguement ennuyé, de qui pense à autre chose, dont un professeur de droit évoquerait l'article 49-3 - et d'ailleurs, que Festivus et Ségolène Royal soient maudits, les élèves semblent autant s'intéresser au dit sexe que des étudiants en droit à un cours sur le 49-3 ou tout autre article.

Bref, le clitoris, le clitoris, le clitoris... Si "le hasard est la providence des imbéciles", sans doute faut-il que j'invoque plus la providence que le hasard pour justifier le fait qu'en quelques jours j'aie pu découvrir cette phrase, que je vous citais il y a peu, de Dominique de Roux :

"Un des secrets de Dostoïevski : il a prévu l'avènement du matriarcat sur le père, la démocratie ou le règne du clitoris, l'amazonisation." ;

que j'aie pu tomber sur cet article de Libération, intitulé, ces gens-là sont des poètes, "Mademoiselle Clito" (que le fantôme de Trenet les encule comme de vulgaires mitrons !), dont j'extrais ces lignes caractéristiques :

- "«Plus de 80 % des femmes que j’ai interrogées ignoraient le mode d’emploi et l’anatomie de leur clitoris.»  Déterminée à combler ces lacunes, Rosemonde Pujol n’est pas avare en descriptions. «C’est un beau cas d’égalité homme-femme, le clitoris. Comme le pénis, il possède un gland, un prépuce, et un petit nerf moteur, le nerf érectile, qui prend sa source au cerveau.»  Ça, c’est pour la partie visible, soit un cylindre d’environ deux centimètres de haut sur moins d’un centimètre de large. A l’intérieur, «la forme cylindrique s’épanouit en un volume près de dix fois supérieur à la partie visible» . Ainsi, conclut Rosemonde, «on a un pénis, ils ont un pénis, et pourtant ils veulent qu’il n’y ait que le leur qui compte !». "

- «A partir d’un certain âge, c’est la seule chose qui continue à vivre aussi fort qu’avant,  s’exclame Rosemonde. Les amours sont mortes, le clitoris est vivant !» 

des poètes, je vous dis (transposez ce paragraphe dans le domaine masculin, pour juger de sa teneur poétique et altruiste) ;

et enfin, par un cheminement tortueux dont je vous épargne les détails, ces remarques du psychanalyste anglais D. Winnicott, dans un texte intitulé "Ce féminisme" (in Conversations ordinaires, Gallimard, 1988) :

"La source du féminisme est là, dans l'illusion généralisée, chez les femmes comme chez les hommes, qu'il existe un pénis féminin, et dans la fixation particulière de certaines femmes et de certains hommes au stade phallique, c'est-à-dire au stade qui précède celui de la pleine génitalité."

"On peut donc considérer qu'il y a dans le féminisme un degré plus ou moins important d'anormalité. A l'un des extrêmes, c'est la protestation de la femme contre une société mâle dominée par la gloriole masculine dans la phase phallique ; à l'autre, c'est le déni par la femme de sa réelle infériorité au cours d'une certaine phase de développement physique."

- la certaine période, c'est le début de la puberté, quand la jeune fille, encore peu consciente des possibilités de son vagin, peut regretter, éprouver comme un manque, de n'avoir pas de pénis - et trouve éventuellement dans le clitoris un pénis de substitution.

J'ajouterai la mention du souvenir du film de Jean-Claude Guiguet, Les passagers, dérive communautariste, sur le tard, d'un réalisateur jusque-là très pénétré de son art, dans lequel l'ultra-pédé Jean-Christophe Bouvet, bon comédien par ailleurs, explique à qui veut l'entendre que "le clitoris est une verge" - sous entendu, "les hétéros sont aussi des suceurs de bite".

La providence étant ce qu'elle est, j'ai déjà tout dit, il n'y a plus qu'à ajouter deux et deux, non pour condamner en bloc le féminisme, qui certes ne se réduit pas à ce qu'en dit Winnicott, ni le plaisir clitoridien, ce n'est pas notre tempérament, mais pour pointer l'égalitarisme extrêmement primaire, revanchard, miteux et "organisciste" qui imprègne les propos de Mme Pujol ("moi aussi j'ai une bite", tel est en définitive son message - il faudra d'ailleurs m'expliquer à quoi sert un pénis à l'intérieur du corps - si du moins l'auteur de l'article n'a pas écrit tout à fait n'importe quoi), et rappeler, avec Dominique de Roux et Donald Winnicott, à quel point tout ce cirque clitoridien est onaniste, bien loin de la recherche - difficile, mais bon sang de bois, quand elle est menée à terme, si terme il y a...! - de la complémentarité, avant, pendant et, qui sait, parfois, après l'acte. Je vous laisse développer, sans excès bien sûr, les analogies avec l'orgueil branleur de l'homo democraticus et les droits qu'il trouve toujours à revendiquer.


Et pour conclure, deux extraits du Sens de la vie, sans sous-titres hélas :

- un hymne au pénis - un peu de male pride, pourquoi pas ;





- un - célèbre, justement célèbre - hymne au sperme, chanté par un vaillant catholique - et comme tout ce texte a des échos murayiens, et que Muray voyait dans la Bible une des plus belles illustrations de la différence des sexes... - eh bien, la preuve est faite, il n'y a pas de hasard, sauf pour les imbéciles.







Avant de reproduire l'article de Libération, pour le cas où le lien ne serait plus valide, je profite de l'occasion pour livrer un souvenir cinéphile qui vaut ce qu'il vaut, car ma vision de ce film remonte à une bonne dizaine d'années : j'ai rarement eu le sentiment de toucher du doigt (honni soit...) d'aussi près la différence des sexes que dans Le val Abraham de Manuel de Oliveira.

20060517-leonor


C'est une adaptation de Madame Bovary, et Dieu sait que Flaubert s'y connaissait en différence des sexes et a influencé Muray. Non, il n'y a pas de hasard.

Dieu vous bénisse !





Ajout.
Oui, je découvre dans le numéro 124, printemps 2007, p. 27, de la revue Eléments, entre un bon article de M. Cinéma et des odes à la gloire d'Alain de Benoist, la donnée suivante, hélas peu précise :

"Les travaux des sexologues publiés depuis les années 1950 montrent que... l'absence d'orgasme au cours des relations sexuelles reste fréquente chez un grand nombre de femmes, quelles que soient les qualités de leur partenaire, et que l'orgasme féminin est le plus souvent obtenu en dehors du rapport hérérosexuel, par la masturbation du clitoris."

- c'est vague non seulement d'un point de vue statistique, mais formel : "en dehors" peut - ou non - vouloir dire pendant le dit rapport.

Bref :

- le clitoris n'a manifestement guère besoin d'être réhabilité, sauf par des gens qui ont envie de faire parler d'eux ;

- c'est l'occasion de rappeler la composante masturbatoire souvent présente durant l'acte, des deux côtés (par exemple, avec une prostituée, ce n'est jamais que de l'onanisme in vitro, si j'ose dire), composante que j'avais, c'est péché, laissée de côté dans le premier jet (honni soit !) de cette note.



"Mademoiselle clito
Sexualité. Rosemonde Pujol, 89 ans, entend réhabiliter l’organe du plaisir féminin.

Un seul commentaire, sur cet article défini, comme s'il n'y avait qu'un seul organe pour ce plaisir : et le vagin, il sert à quoi ? Branleurs !!!

- Et puis un autre commentaire, tout de même : réhabilitation, piège à cons !


"Rosemonde Pujol a 89 ans, un passé de résistante et de militante de la cause féminine, une carrière de journaliste économique à France Inter et au Figaro,  une douzaine d’ouvrages de consommation et de santé publiés. Et, à l’orée de sa quatre-vingt-dixième année, un nouveau combat à mener : «la réhabilitation du clitoris».  L’œil qui brille et le sourire en coin, elle se délecte de l’étonnement de ses interlocuteurs lorsqu’elle évoque son dernier livre, Un petit bout de bonheur  (1). Avocate du plaisir féminin «jusqu’à 100 ans au moins»,  Rosemonde Pujol a proposé à 80 femmes de tous âges et milieux sociaux de papoter ensemble de leur «petite fleur».  Bilan : des insultes, des «A votre âge, vous n’avez pas honte !»  mais aussi des confidences qui font le sel de son ouvrage. Tour d’horizon en cinq volets d’un auteur et d’un sujet réjouissants.

De la résistance au clitoris.

Si l’on s’étonne que Rosemonde Pujol, alias Colinette (son «nom de guerre» ), chevalier de la Légion d’honneur, Médaille de la Résistance avec rosette et grade d’officier, s’intéresse au «siège du plaisir féminin»,  elle n’y voit au contraire que «pure logique»  : «J’ai toujours mieux aimé faire que subir.»  De la même façon qu’elle lutta jadis contre l’occupant, elle lutte aujourd’hui contre l’ «andro-centrisme»  ou «culte du phallus».  «J’ai interrogé des lycéennes et leurs professeurs de SVT [sciences et vie de la terre, ndlr]  , raconte Rosemonde, indignée. Eh bien encore aujourd’hui, dans les manuels, alors que tous les organes masculins sont minutieusement décrits, on ne trouve rien sur le clitoris.»  Elle cite l’exemple d’une professeure de terminale qui, en tentant d’apporter plus d’explications sur le «bouton magique»,  s’est attiré l’ire de sa hiérarchie et des parents d’élèves.

«Petit pénis».

Pour Rosemonde Pujol, tombée enceinte à 41 ans (son premier et unique enfant), le plaisir féminin souffre de la dictature de la maternité. «On a beaucoup cherché à me culpabiliser d’être mère sur le tard, comme si j’avais négligé ce pour quoi j’étais faite. Les organes génitaux féminins ne sont valorisés que pour leur fonction reproductive. Le clitoris est méprisé car il est stérile.»  Cette «inutilité reproductive»  serait l’origine du tabou. «Plus de 80 % des femmes que j’ai interrogées ignoraient le mode d’emploi et l’anatomie de leur clitoris.»  Déterminée à combler ces lacunes, Rosemonde Pujol n’est pas avare en descriptions. «C’est un beau cas d’égalité homme-femme, le clitoris. Comme le pénis, il possède un gland, un prépuce, et un petit nerf moteur, le nerf érectile, qui prend sa source au cerveau.»  Ça, c’est pour la partie visible, soit un cylindre d’environ deux centimètres de haut sur moins d’un centimètre de large. A l’intérieur, «la forme cylindrique s’épanouit en un volume près de dix fois supérieur à la partie visible» . Ainsi, conclut Rosemonde, «on a un pénis, ils ont un pénis, et pourtant ils veulent qu’il n’y ait que le leur qui compte !». 

Masturbation de 0 à 100 ans.

Lorsqu’elle était jeune élève pensionnaire chez les jésuites, Rosemonde Pujol se masturbait en lisant des récits sacrés. «Je ne savais pas que c’était interdit, ni que cela s’appelait masturbation. J’avais l’impression en ressentant ce plaisir de rejoindre Dieu et de devenir sainte.»  Des années de culpabilisation puis d’émancipation plus tard, Rosemonde assure que «la masturbation clitoridienne est un geste pur, puisque pratiqué de manière innée. Le fœtus se masturbe dans le ventre de sa mère».  Pur, et pérenne. «A partir d’un certain âge, c’est la seule chose qui continue à vivre aussi fort qu’avant,  s’exclame Rosemonde. Les amours sont mortes, le clitoris est vivant !» 

«Un moyen de survie»

Distançant largement le pénis, le clitoris posséderait quelque 8 000 à 10 000 capteurs sensitifs, quand son homologue masculin n’en compterait que 3 000 à 4 000. Les capteurs neuronaux du clitoris (plus nombreux également que ceux des doigts, des lèvres ou de la langue), une fois stimulés, entraînent la libération d’une hormone de plaisir, l’ocytocine. «Ce que m’ont dit les médecins,  confie Rosemonde, c’est que grâce à cette hormone, le clitoris est un véritable moyen de survie pour femmes. Un bain de jouvence. Un produit de beauté.»  Comme deux de ses amies nonagénaires, ­elle voit là le secret de sa longévité. «Les sages-femmes du Moyen Age caressaient le clitoris des femmes enceintes, car tout ce qui rendait la mère heureuse rendait l’enfant heureux. Maintenant la grossesse, c’est : Ne faites pas ci, faites attention à ça. J’ai l’impression d’être en 1917, l’année de ma naissance, pas en 2007.» 

La poésie du clitoris.

Il paraît que les Italiens, pour évoquer les caresses clitoridiennes, disent qu’ils «jouent de la mandoline».  Rosemonde apprécie la métaphore. «Le clitoris est un organe poétique, car c’est l’un des rares à n’avoir aucune utilité productive. Il offre l’évasion, la douceur.»  Elle marque une pause en souriant. «Le clitoris permet à la femme qui se trouve laide de se sentir belle. D’ailleurs, elle ne se sent plus du tout : elle flotte dans le bonheur.»"

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