mardi 30 octobre 2007

"La détestable humanité..." Du particulier au général.

chat_en_roi_ridicule


De la France :

"Français charmants ! sous l’empire de la beauté, des grâces, vous êtes un peuple courtisan, plus que jamais maintenant. Par la révolution, Versailles s’est fondu dans la nation ; Paris est devenu l’Œil-de-bœuf. Tout le monde en France fait sa cour. C’est votre art, l’art de plaire dont vous tenez école ; c’est le génie de votre nation. L’Anglais navigue, l’Arabe pille, le Grec se bat pour être libre, le Français fait la révérence et sert ou veut servir ; il mourra s’il ne sert. Vous êtes, non le plus esclave, mais le plus valet de tous les peuples." (P.-L. Courier)

à l'Occident :

"Mais cette tradition [occidentale] ne nous permet pas non plus de nous reposer. Car elle engendré la démocratie et la philosophie, les révolutions américaine et française, la Commune de Paris et les conseils ouvriers hongrois, le Parthénon et Macbeth ; mais elle aussi produit le massacre des Méliens par les Athéniens, l'Inquisition, Auschwhitz, le Goulag et la bombe H. Elle a créé la raison, la liberté et la beauté [hum ! faisons semblant d'être d'accord, tout en rappelant que la beauté a été évoquée dans la citation précédente] - mais aussi la monstruosité en masse. Aucune espèce animale n'aurait pu créer Auschwitz ou le Goulag : il faut un être humain pour s'en montrer capable. Et ces possibilités extrêmes de l'humanité dans le domaine du monstrueux se sont réalisées, par excellence, dans notre tradition. Le problème du jugement et du choix surgit donc aussi dans cette tradition que nous ne saurions, ne fût-ce qu'un instant, valider en bloc." (C. Castoriadis)

puis à l'humanité :

"Nous naissons valetaille. Les hommes sont vils et lâches, insolents (...), abhorrant la justice, le droit, l’égalité ; chacun veut être, non pas maître, mais esclave favorisé. S’il n’y avait que trois hommes au monde, ils s’organiseraient. L’un ferait la cour à l’autre, l’appellerait Monseigneur, et ces deux unis forceraient le troisième à travailler pour eux. Car c’est là le point." (P.-L. Courier)

pour en arriver à l'espèce humaine :

"Après tout, l’espèce humaine est une espèce comme un autre et l’on sait qu’il y a des espèces qui disparaissent régulièrement." (K. Lorentz (©Dedefensa))


Le pire, d'ailleurs, ce n'est pas l'humanité, c'est que, on a beau dire, on en fait partie.

Libellés : , , , , , ,