samedi 19 juillet 2008

Le cloaque.

moreaula


D'ici demain ou après-demain et pour une dizaine de jours environ je mets la clé sous la porte, m'échappant dans une maison normande sans connexion internet : je vous laisse, à la manière de M. Cinéma, dont la dernière note sur le cinéma français est un modèle, quelques liens pour vous divertir.

L'optique sera gauchiste-conspirationniste, l'air du temps s'y prête. J'en profite pour souligner fortement, et cela vient de quelqu'un passionné par les traditions culturelles et fort peu marxiste-léniniste et pas franchement bourdieusien par ailleurs, que non seulement la lutte de classes existe toujours, mais que, lorsqu'il s'agit de s'entendre sur le dos des pauvres, les riches oublient tout ce qui est religion, culture, choc de civilisations, etc. : entre gens du même milieu, on se comprend aisément, et lorsque l'on peut continuer à faire de l'argent, n'est-ce pas... (Je ne sous-entends évidemment pas que traditions et histoires nationales sont des billevesées ou des fictions, je souligne juste qu'elles peuvent être instrumentalisées par certains, qui dans leur comportement professionnel quotidien s'en soucient comme de l'an 40.)

Cette remarque, que je cherchais à placer depuis quelques mois, étant énoncée, voici donc un petit florilège (je vous épargne les avertissements sur les défauts et lacunes de tel ou tel, vous êtes assez grand pour vous faire votre opinion) :

- le "sabre au clair" Olivier Bonnet, assez remonté contre N. Sarkozy et sa camarilla, on trouve chez lui des informations amusantes (bien que cet homme semble manquer d'humour : Rougemont pourrait lui reprocher de n'être pas un vrai démocrate) ;

- que l'on peut compléter par cette brève d'Agoravox sur une éventuelle censure actuelle du Réseau Voltaire (ajout le 20.07 : le réseau Voltaire a rouvert ce matin - on y trouve une version autorisée par T. Meyssan de l'article sur N. Sarkozy que je signalais la dernière fois) ;

- le gros morceau (tribute to M. Radical, qui me l'a fait découvrir), c'est l'étude de Mona Chollet sur l'imaginaire sarkozyste, étude précise, souvent agréable à lire, et qui n'est pas sans traits murayens (l'auteur ne parle pas du péché originel, mais on y pense assez souvent).

(Au passage, on en apprend de belles sur les origines de certaines fortunes, notamment celles du fondateur d'Ikea : non qu'elles soient nécessairement scandaleuses, mais la plupart de nos grands "capitaines d'entreprise" ont bénéficié de solides pistons et coups de pouce dans leur jeunesse, ce qui ne les empêche évidemment pas de donner des leçons de débrouillardise à ceux qui sont dans la merde. (De même, je me souviens avoir lu quelque part que les universitaires étaient de belles salopes lorsqu'ils tançaient Popu parce qu'il ne fournit pas assez d'énergie pour s'informer, se documenter, alors qu'il n'y a pas de milieu où l'on se transmet plus d'informations ("Tu as lu X ?", "Tu connais le dernier livre de Y ?"), et où donc les autres font une bonne partie du travail pour vous, que le milieu universitaire.))

Toute galanterie mise à part, Mona Chollet a sur certaines de ses consoeurs l'avantage de donner l'impression qu'elle a une vie à côté du militantisme, qu'elle pense aussi à elle - elle a bien raison, et cela fait d'ailleurs partie de son propos, - bref, soyons directs, on n'a pas l'impression de lire les propos du "mal baisée" qui pour cette raison même veut sauver le monde (suivez mon regard vers l'extrême gauche), c'est plutôt agréable.

(Au passage encore : dans une interview liée à ce texte, on aperçoit très nettement, derrière M. Chollet, le livre de Sigrid Hunke Le soleil d'Allah brille sur l'Occident, que je n'ai pas lu, à la réputation sulfureuse, écrit par une amie d'Himmler qui adhéra au NSDAP en 1937, ouvrage fort peu apprécié des juifs en général et des sionistes en particulier... (Une recension favorable ici.) Bref, que la belle ne s'étonne pas si un jour on lui fait un procès en antisémitisme !)

- toujours utile, Paul Jorion, à lire quotidiennement ;

- et pour se distraire, cet excellent site iconographique, auquel j'ai emprunté la photographie de Jeanne Moreau à Los Angeles ci-dessus, ainsi que celle d'Onassis et Cyd Charisse l'autre jour. Une mine ! La preuve :


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Eh oui, ce que c'est que le marketing : en anglais, un film de Max Pecas a presque l'air émoustillant !

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