vendredi 26 décembre 2008

Sarkozy mon amour (II). - Compléments.

Sarkozy mon amour, I.

Sarkozy mon amour, III.




(D'abord, une remarque de détail : en ouvrant mon comptoir et en retombant sur la photographie officielle de notre président bien-aimé, qu'Allah lui explose la rondelle, je remarque un mensonge : l'alliance. J'imagine qu'il n'a plus la même. Faut-il refaire la photo ? Ou se réjouir de ce que ce petit bout de métal, pendant quelques années encore, portera témoignage officiel de ce que notre président bien-aimé était au moment où il posait et depuis quelques mois déjà cocu jusqu'à l'os, qu'Allah le lui défonce ?)


"Ils sont les successeurs et les exécuteurs de l'ancien régime, et, quand on regarde la façon dont celui-ci les a engendrés, couvés, nourris, intronisés, provoqués, on ne peut s'empêcher de considérer son histoire comme un long suicide : de même qu'un homme qui, monté au sommet d'une immense échelle, couperait sous ses pieds l'échelle qui le soutient. - En pareil cas, les bonnes intentions ne suffisent pas ; il ne sert à rien d'être libéral et même généreux, d'ébaucher des demi-réformes. Au contraire, par leurs qualités comme par leurs défauts, par leurs vertus comme par leurs vices, les privilégiés ont travaillé à leur chute, et leurs mérites ont contribué à leur ruine aussi bien que leurs torts."

Ce passage consacré à Louis XVI et la noblesse de 1789, par lequel s'ouvre la conclusion du premier tome des Origines de la France contemporaine, illustre très bien la force d'une révolution - comme la thèse déjà citée de Cioran selon laquelle "quand sonne l'heure d'une idéologie, tout concourt à sa réussite, ses ennemis eux-mêmes..." : à partir d'un certain moment, et pour un certain temps, on ne peut plus rien faire contre la révolution, sinon le dos rond, sinon réfléchir et commencer à s'y adapter. L'image du torrent, fréquemment employée par Taine comme, donc, par Maistre et Berdiaev, rappelle d'ailleurs - je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé - la théorie dite du bouchon, exprimée à l'occasion par Jean Renoir (c'est un peu Le chêne et le roseau revisité) : un bouchon flottant sur la mer est certes balloté par le courant dans des directions différentes, mais il ne coule pas, et peut même, d'un délicat mouvement de hanches, choisir de suivre telle vague plutôt que telle autre lorsqu'il se trouve à une intersection, sans même qu'on le remarque (Renoir, une belle crapule paraît-il, s'y connaissait - autre écho de l'ancien régime - en louvoiement). Ceci bien sûr par opposition aux digues, qui avant de s'effondrer augmentent la force du courant qui va les écraser, ou aux riches bateaux d'antan (le PS, bien sûr, ou pour filer la métaphore, le « Paquebot » du FN), devenus d'incontrôlables et risibles épaves).

Ceci montrant bien, dans l'état actuel des choses, l'enfer que vivent les socialistes, qui soit trahissent, soit s'opposent de façon traditionnelle, mais sans portée, soit, comme S. Royal, flottent quelque part dans leur propre sphère, essayant, c'est déjà ça, de trouver autre chose, elle et on ne sait trop quoi - autre chose qui risque fort de ne pas être suffisant le « moment venu ».

Mais nous abordons là la question de la longévité possible du sarkozysme, et c'est une question que nous ne pouvons encore aborder : la prochaine fois !

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