dimanche 21 octobre 2012

La vérité hait le secret. Plus vous serez ouvert, plus vous serez vrai. - J'enfonce le clou (dans le cul du Président).

Où il y a de la gêne...


Il y en a qui tendent vraiment le bâton pour se faire enculer, et quand on voit le Président se réclamer de Weininger, puis se comparer à Platon et Mishima, on se dit que l'on n'avait pas tort de se poser des questions sur son hétérosexualité. Ça pue le pédé viril à vingt lieues, cette histoire. D'ailleurs, du côté de Marc-Édouard Nabe, où l'on cite le passage sur les « amisexuels » que j'évoquais la dernière fois, on n'a pas l'air de penser très différemment - rappelons pour finir, et en espérant qu'il n'y a pas ici d'homonymie trompeuse, que le Président lui-même a raconté avoir eu des rapports intimes avec Hector Obalk, évoqué par les lecteurs de Marc-Édouard Nabe.

Bon, j'arrête, parce que sinon, tapette ou pas, A. Soral va finir par me casser la gueule, et j'en reviens à des sujets plus sérieux. (Et, tout de même, je précise que ce n'est pas mal du tout cette histoire de Kontre Kulture : je n'ai pas encore eu un livre publié par E&R entre les mains, mais on ne va pas critiquer des gens qui ressortent des textes rares (au passage et en référence à une livraison précédente : contrairement à ce que disait Alain Soral, il existe une version récente en français, publiée en Suisse sauf erreur de ma part, du Juif international de Henry Ford) ou éditent des livres que personne ne veut éditer.)


Un petit mea culpa pour commencer : en évoquant L'âge du Christ la dernière fois, j'ai complètement oublié de préciser, en complément à mon appel à témoins récent, que l'auteur y parle de la prière et y prie. Ce qui ne met pas fin à toutes les questions que je me pose à ce sujet, mais, depuis cette demande d'aide aux nabiens, et plus précisément depuis la rédaction de ma dernière note, je me suis, en quelque sorte, libéré de MEN. Ce n'est pas qu'il ne m'intéresse plus ou que je n'ai pas encore beaucoup de choses à piocher chez lui, c'est que je lui en demandais trop par rapport, je ne dis pas la cohérence de son travail, mais par rapport à la facture de celui-ci. C'est toujours pareil, il ne faut pas réintroduire sans s'en rendre compte la dichotomie intellectuel sérieux / écrivain rêveur utilisée par Alain Soral contre Marc-Édouard Nabe, dichotomie que j'avais en son temps critiquée (ach, je ne retrouve pas le lien...). Mais après avoir écrit, ou en écrivant, donc, ma précédente note la semaine dernière, je me suis aperçu que je commençais moi-même, non pas vraiment à "vouloir être Nabe à la place de Nabe", mais à vouloir trop saisir les liens entre ses idées et sa personne. Ce n'est pas que le sujet n'aurait aucun intérêt, il s'en faut, c'est que ça ne m'est pas utile de m'embarquer vraiment dans cette direction.

J'en profite, puisque nous sommes à l'heure de clarifications dont vous aurez j'espère compris qu'elles ne concernent pas que moi, pour noter que, par ailleurs, il me semble maintenant avoir « digéré » le travail d'Alain Soral. Là encore, ça ne signifie pas qu'il ne m'intéresse plus, encore moins que je ne lui suis pas redevable (à cette fiotte), mais que, sauf évolution surprise de sa pensée, j'ai intégré à la fois son système et ce qui ne me plait pas dans son système.

Ce qui veut dire, ça vous fera peut-être plaisir, que je devrais moins parler de ces deux gugusses dans le futur.

- Mais enchaînons tout de même par une belle intuition de MEN, L'âge du Christ, pp. 83-87 :

"Gandhi est le plus grand chrétien depuis le Christ. (…) Trop prennent Gandhi pour une espèce de gourou écolo-cool revenu à je ne sais quelle « philosophie » naturaliste qui, exotisme aidant, renouvelle le vieux panthéisme de cette vache pas du tout sacrée qu'on appelle l'homme. Faux ! Ce n'est pas naturel de recourir à la vérité vraie et à la non-violence offensive. C'est un effort terrible sur l'immonde nature humaine. Gandhi lui-même, à la fin de sa vie, traversait de drôles d'affres, il n'était pas sûr d'avoir réussi sur lui sa révolution. Bouleversant toutes les règles de l'instinct, le gandhisme ne coule pas de source. Un échec presque certain attend celui qui encaisse les coups d'autrui ouvertement. Car tout est là. Plus de cachette ! Tout doit être fait au grand jour. La vérité hait le secret. Plus vous serez ouvert, plus vous serez vrai (Gandhi).

Je n'aime pas le terme « non-violence ». Il sent la dénégation. Bien sûr, Gandhi était violent, très violent de refuser de répondre aux coups par les coups comme le Christ le lui avait enseigné. « Tends l'autre joue » est un précepte terroriste, celui de l'homme qui veut forcer l'agresseur à réfléchir son acte et à retourner sa violence contre lui-même. L'humiliation de la victime passée à tabac par son bourreau n'est rien comparée à celle du bourreau qui, à cause de la non-défense intransigeante de sa victime, a soudain honte de la frapper. Quand la non-violence a marqué ses premiers points, elle s'adressait à des Anglais, c'est-à-dire à la pire espèce de protestants. Un autre peuple, catholique ou musulman, n'aurait jamais marché. Il fallait ces puritains british et rongés par le remords pour avoir pleinement mauvaise conscience devant l'inertie provocatrice de ces Indiens inflexibles. Gandhi est le plus violent adversaire du protestantisme. (…)

« Qu'est-ce que la vérité ? » A la question posée par Pilate à Jésus, Gandhi, deux mille ans après répond : c'est une arme. Massignon, le grand gandhien, l'a dit : la meilleure attitude est d'accepter avec douceur d'être matraqué pour Elle, d'être frappé par Elle, telle que se la figurent contre nous nos frères dans leur exaspération insensée. C'est ça ! (…)

Mal comprise, la non-défense offensive (appelée à tort non-violence) débouche sur la non-résistance passive à la Lanza del Vasto, tout juste bonne aux yogas royaux sur le plateau du Larzac pour secte para-gurdjevienne. Le gandhisme, dans sa forme politique, est plus proche des attitudes « suicidaires » des chrétiens chantant en choeur leur saint martyre en descendant dans l'arène aux lions surpris, que des néo-brahmanes ex-petits bourgeois vivant en communauté en agitant des clochettes pour la paix du monde. L'erreur de certains a été d'hindouiser les Évangiles, alors que Gandhi a évangélisé l'hindouisme. On n'imagine pas jusqu'où Gandhi allait en spiritualisant la politique, ou plus exactement en refusant de sortir du domaine spirituel, même en politique (ce qu'avait fait Jésus), prenant des positions qui semblent aberrantes aux plus larges d'esprit. Quand Gandhi envoie une lettre au maréchal Pétain pour le féliciter de capituler en 1940, ça ne fait pas de Gandhi un collabo, mais un superbe christique qui sait ce que le sacrifice veut dire et qui pense - quel bloyen lui donnerait tort ? - que la France a, grâce cette guerre, l'opportunité de devenir ce qu'elle est : la grande nation du Sacré-Coeur prête à saigner ! C'est sans se défendre que la pauvre et sainte France aurait dû se laisser envahir totalement par l'Allemagne (ce qui aurait beaucoup décontenancé Hitler-le-violent), sans tirer un seul coup de feu, en acceptant finalement la punition de sa précédente victoire si humiliante pour son ennemie pas assez aimée. Voilà peut-être pourquoi, depuis, la France est ignoble et doit souffrir : pour avoir choisi les deux voies soeurs de la collaboration et de la résistance dans lesquelles d'ailleurs elle continue de s'embourber en s'auto-culpabilisant de mille manières. Elle paye aujourd'hui sa faiblesse en bradant son âme à n'importe qui, comme pour oublier qu'elle n'a pas eu le courage de se sacrifier, dignement. Massignon remarquait que les hommes étaient prêts à se faire tuer pour faire la guerre, mais jamais pour éviter la guerre. Tant qu'une nation ne dira pas : « Me voici ! Je consens à être détruite pour le salut de l'humanité », il y aura toujours des armées. Le pouvoir a bien compris que la non-violence était le comble de l'anarchie, son point vierge absolu irradiant tous les dangers. Dans non-violence, il y a violence. Je le répète. La non-violence est la vraie violence. Jésus bouillait de violence rentrée ; même Gandhi avoue avoir du mal à réfréner ses pulsions naturelles. L'Hindou est clair et net : si vous n'êtes pas assez fort pour être non-violent alors, soyez violent, c'est toujours mieux que d'être lâche."


(Les coupures que j'ai faites ne concernent pas des passages insignifiants, mais, précisément : il faudrait les discuter, et je préfère aujourd'hui retenir ce qui me semble le moins discutable. Je me suis permis par ailleurs de corriger ce qui me semble être des coquilles.)

Évidemment, si l'on admet ces dernières idées, se pose tout de même la question de ce que l'on peut faire devant les formes sournoises de violence, américano-sionistes pour prendre un exemple au hasard - certes la France est devenue une grande braderie, plus on avance et plus nos Présidents semblent afficher des pancartes "Changement de propriétaire. Tout doit disparaître.".

Mais peut-être qu'il est trop tard pour se poser la question, et que la France a laissé passer le train. Une première fois en 14-18, en deux étapes, à la fois par le massacre de sa jeunesse (un sacrifice, mais pourquoi ?) et par ce traité de Versailles que les Français ne purent lire ; une seconde fois, donc, en ne comprenant pas que l'état dans lequel était le pays en 1939, ne pouvait, devant l'invasion allemande, aboutir qu'à une seule solution cohérente, le sacrifice. - Attention, le sacrifice, pas l'acceptation de l'ordre nazi : l'indifférence, le mépris, pas la jouissance à la fois idéologique et masochiste d'un Drieu. - Les tracas et ambiguïtés du gaullisme, lorsqu'il s'est agi de reconstruire le pays, ne font finalement que refléter le fait que, s'il était certes plus louable d'être résistant que collaborateur, avoir eu à choisir entre l'un ou l'autre était déjà un aveu de défaite, en l'occurrence spirituelle.

C'est triste à dire, au moins d'un certain point de vue, mais une des conclusions possibles d'un tel raisonnement est que seul l'Islam peut redonner un lustre à la France, que le catholicisme a raté le coche. - Si les Juifs voulaient vraiment sauver et la France et ce qu'ils appellent maintenant le monde judéo-chrétien, ils essaieraient de nous convertir tous au judaïsme !

Bref, la nature spirituelle a horreur du vide, il n'y a pas de quoi s'étonner que l'Islam vienne le remplir, ne serait-ce que momentanément. - Comme me le disait un nouveau venu à mon comptoir, c'est peut-être justement parce que le catholicisme a fini de se dépouiller de tous ou de la majorité de ses accessoires de pouvoir, parce qu'il n'est plus royal, politique, ni même social, qu'il pourra jouer un rôle purement, ou essentiellement spirituel. Nous verrons !


Apocalypse or not Apocalypse, that is the question...

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