vendredi 24 février 2017

"La Renaissance, c’est la décadence."

Matisse, rien moins. Ajoutons :

"Pour exprimer l’admiration qu’il éprouvait envers les philosophes antiques, un Bernard de Chartres, au XIIe siècle, s’était écrié : « Nous sommes des nains montés sur des épaules de géants. » Il n’en concluait pas moins qu’ainsi porté par les Anciens, il pouvait « voir plus loin qu’eux. »

Mais c’est la manière même de voir qui change à l’époque de la Renaissance. Repoussant jusqu’à l’idée de « voir plus loin » que les Anciens, on se refuse à les considérer autrement que comme les modèles de toute beauté passée, présente et à venir. Phénomène d’ailleurs curieux dans l’histoire de l’humanité : il a lieu au moment où l’on découvre d’immenses terres inconnues, d’autres océans, un nouveau continent. Or, à la même époque, en France surtout, bien loin de se tourner vers ces horizons nouveaux, on se retourne vers ce qu’il y a de plus antique dans l’ancien monde."

R. Pernoud. Peut-être y a-t-il d'ailleurs un rapport complexe de cause à effet, je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que, malgré tout ce que l'on me racontait quand j'étais gamin (a long time ago, in a galaxy far, far away...) sur les atrocités supposées du Moyen Age, je ne comprenais pas cette volonté de la Renaissance d'imiter ce qui avait déjà été fait. Je ne voyais pas l'intérêt. La Renaissance était plus réactionnaire que le Moyen Age, somme toute.