lundi 27 mars 2017

Abel Bonnard parle de saint François d'Assise.

François donnait de confiance (la foi, c'est la confiance, aucun lecteur de Jean-Pierre Voyer ne saurait l'oublier), au point même parfois de choquer ses disciples, qui pourtant n'étaient pas des sceptiques. - "Jamais il ne daigna considérer si l'on ne tendait pas des pièges à sa bonté. Tout don, à ses yeux, valait par lui-même. Il ne croyait pas plus qu'on puisse être dupe quand on donne que nous ne croyons qu'on puisse être dupe quand on reçoit."

Cette petite pique à notre civilisation comme à notre crédulité notée, le fonds du problème n'est pas là, mais dans le rapport au don. Si l'ensemble des sociétés ne peut fonctionner sans le paradigme du don / contre-don mis en évidence par Mauss, si c'est une des raisons pour laquelle la société dans laquelle nous vivons est en train de s'autodétruire, le fonds du problème est la "gestion" par le christianisme de cette question du don / contre-don. Une des pistes est probablement à chercher du côté de la sainte trinité, mais nous n'en sommes pas là, nous noterons juste qu'un des plus connus des saints chrétiens, un des plus populaires, dépassa par le haut et par le don le primordial et indispensable schéma du don / contre-don. A suivre !