mercredi 1 mars 2017

"La plus précieuse des libertés temporelles est l'indépendance de la patrie."

Charles Maurras. Mais ce n'est là qu'une introduction à la citation du jour, je cède une fois de plus la parole à Jean Madiran :

"L'immigration-invasion est manifestement une question de nombre.

Mais pas seulement.

Elle est aussi une question d'origine ethnique, nationale, culturelle, religieuse. Certaines origines sont plus favorables, d'autres sont plus rebelles à une « assimilation » ou à une « intégration ». Ce n'est pas un déterminisme mécanique. C'est une forte tendance. On ne peut dire à l'avance de personne, pris individuellement, qu'il sera inassimilable. On peut constater une tendance dominante dans un groupe humain, et en conséquence favoriser ou défavoriser davantage l'immigration selon sa provenance : mais cela est interdit par la loi.

Une loi d'exception : la loi Pleven de 1972. Elle interdit, elle punit toute discrimination à raison de l'appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion. Elle interdit donc, elle punit une « discrimination » tout à fait naturelle, normale, nécessaire en matière d'immigration massive : une famille dont la religion et la culture comportent la pratique (par exemple) de la polygamie, de l'excision des filles, des mutilations corporelles comme châtiment (etc.), sera beaucoup plus difficilement intégrable à la société française qu'une famille de tradition européenne et (ou) chrétienne. On peut encore, semble-t-il, énoncer en France cette remarque générale sans être condamné par les tribunaux. Mais on n'a plus le droit d'analyser les cas particuliers de telle ethnie, de telle nationalité, de telle religion appelées par leur nom."

Ceci fut écrit en 1998, il y a bientôt vingt ans, la France « black-blanc-beur » (personne ne prononce plus le mot beur, notons-le) gagnait la coupe du monde de football, je rencontrai celle qui est devenue ma femme et ignorais l'existence de Jean Madiran. Une paraphrase et deux remarques :

"On ne peut dire à l'avance de personne, pris individuellement, qu'il sera inassimilable. On peut constater une tendance dominante dans un groupe humain." : Julien Rochedy, avec son bon sens et ses capacités d'analyse (il généralise parfois un peu trop vite, mais qui n'a jamais péché...), avait, dans un texte que je ne vois plus sur son site (en revanche, j'y trouve à l'instant, vous êtes priés de me croire sur parole, une interview de l'intéressé dans Présent, le journal de feu Jean Madiran, voilà une vraie co-incidence), redécouvert cette évidence, lorsqu'il écrivait que l'on peut éventuellement assimiler un individu, mais que l'on ne pouvait pas assimiler un peuple ;

Discriminer, rappelait Philippe Muray, c'est voir des différences, c'est faire un choix à partir de cette vision (que M. Macron ne possède pas, tant pis pour lui). Interdire et punir les discriminations, c'est très directement attenter à la liberté de choix. C'est anti-démocratique. Plus simple tu meurs, comme disait Jean-Pierre Voyer, Dieu le bénisse ;

Je vous retrouverai ce passage à l'occasion, mais quelqu'un d'aussi peu suspect d'islamophobie, comme on ne disait pas encore à l'époque, que l'islamologue Louis Massignon, faisait exactement la même observation que Madiran, lorsqu'il expliquait, pendant la guerre d'Algérie, que les membres du FLN, pourtant selon ses dires peu croyants, nous dirions aujourd'hui peu islamisés, ne voulaient pas être soignés par les médecins communistes que le PCF et l'URSS leur envoyaient : comment confier (dans confier, il y a confiance) notre corps à quelqu'un qui ne mange pas comme nous, qui ne mange pas hallal, tel était en substance leur argument, par ailleurs tout à fait respectable. Mais quel que soit le « bord » ou l'angle de vue, la réponse est la même : ça ne peut pas coller. Je ne suis d'ailleurs pas sûr qu'Alain Soral pense au fond de lui que ce soit possible, que ce puisse coller. Soral, c'est un peu Déat : venu de la gauche, il craint à raison les guerres et les embrasements. Mais des Français sont morts pour Dantzig, qu'on le veuille ou non, et la guerre d'Algérie, que de Gaulle n'a pas voulu finir, est toujours en cours, nous n'en pouvons mais.