mardi 11 avril 2017

"Parlez-moi d'amour, et j'vous fous mon poing sur la gueule...

...sauf le respect que je vous dois." - Brassens, bien sûr, cet hymne à la pudeur me revenant souvent à l'esprit lorsque je passe devant des enseignes de restaurants dont les propriétaires croient bon d'y inscrire : "plats préparés avec amour". - Il y a un temps pour tout, un temps pour l'amour et un temps pour la bouffe, si vous me permettez de paraphraser ainsi l'Ecclésiaste. En gros, on ne demande pas aux restaurateurs de cuisiner avec amour, mais de nous servir de la bonne bouffe. Ce qui est une variation sur le thème de l'Enfer bourré de bonnes intentions, d'une certaine manière.

Ce n'est pas d'aujourd'hui que je pensais vous faire ce petit laïus, le coeur m'en a pris ce midi en arrivant à Orly pour y chercher mes gamins de retour de vacances, lorsque j'ai vu sur le fronton de l'aéroport l'inscription : "Paris vous aime". - De quoi dégueuler, vraiment, comme disait Léo Ferré. Anne Hidalgo est pavée de bonnes intentions. Sous les pavées, l'Enfer.

(Par ailleurs, on va dire que je suis un obsédé, mais le vol de mes enfants islando-français ayant été retardé, j'ai pu observer pendant presque deux "bonnes" heures l'arrivée de familles méditerranéennes, faisons dans la litote, accueillies par d'autres familles méditerranéennes. Au point que le vendeur de sandwichs rebeu de la Brioche dorée (pas d'amour ni de bonne bouffe, ici) n'a pu s'empêcher de s'exclamer devant moi, sans que bien sûr je ne le sollicite en aucune manière : "C'est pire que Barbès, ici !". - En même temps, si eux croient à l'avenir et font des enfants, et si nous non et non... il y a une forme de justice, même triste.)