jeudi 18 mai 2017

"Spirituellement..." Léo Ferré maréchaliste.

"Spirituellement, ceux qui nous dirigent ne sont plus nos compatriotes. Leur vie est à l’échelle mondiale, ils passent leur temps dans les business class entre New York, Doha et Singapour, la France est étriquée à leurs yeux, ils ne raisonnent plus à l’échelle nationale. Leur cynisme est d’autant plus fort que ces gens se sont évertués à briser les frontières des Français pour fabriquer de nouvelles frontières à leur profit grâce à l’argent. Ils ont, eux, des frontières géographiques, vivent dans les meilleurs quartiers en se préservant des problèmes liés à l’immigration et aux tensions culturelles qu’ils imposent aux Français. Ils ont, eux, des frontières sociales, se cooptent aux meilleurs postes, alors qu’il n’y a jamais eu aussi peu de fils d’ouvriers dans les grandes écoles. Ils ont, eux, des frontières scolaires, mettent leurs enfants dans les écoles privées quand les enfants des Français doivent subir les lamentables programmes et méthodes qu’ils ont mis en place. Et je trouve cela profondément injuste. En face, les patriotes sont tout simplement les partisans de l’enracinement, ce qui n’empêche pas d’être lucide sur les défis de la mondialisation."

L'enracinement... C'est beau comme du Simone Weil. (C'est du Marion Maréchal-Le Pen.) Ceux qui nous dirigent ne partagent plus le sort de ceux qu'ils dirigent, au point même de ne plus faire d'enfants. De même que les riches selon Chesterton sont déjà achetés depuis toujours, ces politiciens qui n'ont jamais fait d'enfants sont comme des traîtres apatrides depuis toujours (fait-on des enfants par amour de la patrie ? La réponse varie selon l'endroit et le moment. On peut aussi mieux comprendre l'importance de la patrie une fois que l'on a des enfants.) Et ils se gardent bien de goûter à ce qu'ils nous font subir, Marion Maréchal-Le Pen le souligne à juste titre. Ce n'est pas : "Qu'ils mangent de la brioche" (apocryphe ?), c'est : "Je mange de la brioche tout en faisant baisser la qualité du pain quotidien des pauvres. Et s'ils se plaignent trop, on fait venir des Arabes, des Soudanais ou des Afghans à leur place".

Bref, oui, c'est "profondément injuste", ou, comme disait Léo Ferré, "vraiment dégueulasse". Léo qu'il serait dommage de ne pas citer ici :

"Ton Style, c'est ton cul, c'est ton cul, c'est ton cul,

Ton Style c'est ma loi quand tu t'y plies, salope !

C'est mon sang à ta plaie, c'est ton feu à mes clopes,

C'est l'amour à genoux et qui n'en finit plus,

Ton Style, c'est ton cul, c'est ton cul, c'est ton cul..."


Il s'agit là plus que d'une grivoiserie (d'autant que s'il y bien quelque chose que je connais pas de Mme Maréchal Le Pen, c'est justement son cul) : de même que je me demandais fin janvier se situait l'intelligence certes problématique et pourtant indéniable de F. Ribéry, notre Léo national nous incite à nous interroger sur la nature du style de Mme Le Pen. Il est bien clair que si elle était moche (parlons français d'avant le politiquement correct), elle serait moins séduisante, ce qui est presque une tautologie. Et pourtant ce n'est pas parce qu'elle est jolie que le texte cité est, lui, séduisant. - Mais c'est là qu'est le "presque" de la phrase précédente : à l'heure où les personnalités politiques, à force de fadeur et de peur de choquer, ne ressemblent plus à rien, notre Président en est un exemple, en voilà une - une personnalité, il se trouve que c'est une femme - qui ressemble à un type, et cela fait partie de son style.

Que ce type soit celui de la jolie femme, c'est un coup de bol pour des gens comme moi, mais ce n'est, vous l'aurez compris, que secondaire. De toutes façons, elle s'en va, et Macron reste ! Ceinture pour tout le monde !