dimanche 14 mai 2017

Un bon exemple d'idée chrétienne devenue folle.

"Je crois que vous êtes en train de commettre une autre erreur, car vous pensez que c’est vous qui désignez l’ennemi, comme tous les pacifistes. Du moment que nous ne voulons pas d’ennemis, nous n’en aurons pas, raisonnez-vous. Or c’est l’ennemi qui vous désigne. Et s’il veut que vous soyez son ennemi, vous pouvez lui faire les plus belles protestations d’amitiés. Du moment qu’il veut que vous soyez son ennemi, vous l’êtes. Et il vous empêchera même de cultiver votre jardin."

Julien Freund, cité par (l'horrible !) P.-A. Taguieff, je trouve cette mise au point ici. J'avais envisagé deux autres possibilités pour ce soir, mais ceci fera l'affaire, d'autant que j'ai un poisson à cuisiner et une vie de famille. - Bref : tendre l'autre joue est une chose, refuser l'hostilité dont vous êtes l'objet, au nom d'une concorde universelle dont votre ennemi n'a rien à faire, en est une autre, sa dérivation grotesque et masochiste. Masochiste au sens où votre ennemi, non seulement continue à vous combattre, mais se met en plus, si ce n'était pas le cas avant, à vous mépriser. La guerre continue, vous vous mettez en position de faiblesse. Et malheureusement, souvent, vous engueulez ceux de vos proches qui, eux, prennent au sérieux, l'hostilité de l'ennemi et entendent y répondre dans les règles. Si vous n'êtes pas un traître, vous en vous en rapprochez. La connerie mène à tout !