mardi 11 juillet 2017

Malgré ?

Je lis : "Le nombre des avortements reste à un niveau très élevé en France malgré une utilisation massive de la contraception." Je ne juge pas plus les intentions de l'auteur que celui-ci ne juge celles de Mme Veil, mais il me semble qu'il aurait tort d'y voir une contradiction : si le but recherché est de baiser sans se reproduire, tout est bon, du coït interruptus ou la méthode Ogino à la pilule abortive ou l'avortement "pur et simple" - ici comme ailleurs, c'est le désir qui choisit les moyens. (Vous aurez compris que je vise plus les hypocrites qui poussent toujours pour plus de légalisation de la contraception et de l'avortement sous le prétexte que la légalisation de l'un permettrait de limiter la légalisation de l'autre, que Jean-Pierre Maugendre). - Je profite de l'occasion pour noter que si tout l'effort de notre « civilisation » consiste à faire comme si le sexe et la reproduction n'avaient aucun rapport, voire à nier qu'ils en aient un, voire, tant notre époque verse dans l'anachronisme et le négationnisme à tout va, à nier qu'ils en aient jamais eu un, eh bien il n'y a pas grande injustice à ce que des Arabes musulmans et des Africains de toutes religions nous remplacent. Recourons une fois de plus à une métaphore rugbystique : il ne sert à rien d'avoir les meilleurs trois quarts du monde s'ils n'ont jamais le ballon (no scrum no win : pas de bonne mêlée, pas de chance de victoire), il ne sert à rien d'avoir une civilisation plus cultivée (et encore, au train où ça va... mais passons) si l'on fait comme si on n'avait rien dans les couilles et le ventre. No balls no win. Tout cela est tellement évident quand on le formule.

Finissons pour aujourd'hui en relevant le léger trait d'humour de J.-P. Maugendre dans l'article qui nous sert de point de départ : le cocasse de l'histoire est que Simone Veil "est ainsi la première militante de La Manif Pour Tous à être accueillie au Panthéon." Les voies de Providence, quoi.