vendredi 3 novembre 2017

"Ils jouaient tous au football."

Le lien : https://www.valeursactuelles.com/societe/pedophilie-au-maroc-les-revelations-choc-dun-ex-amant-de-berge-et-saint-laurent-90361

La citation : "Comme ils étaient gentils et beaux, ces garçons marocains ! Ils jouaient tous au football, avaient le corps musclé. On avait avec eux des rapports qui ne sentaient ni l’argent ni la vulgarité."

L’auteur : Pierre Bergé. 

Je vous explique le raisonnement : un ancien employé / amant / esclave sexuel de Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent sort un livre, dont grâce à internet et Valeurs actuelles (Le Monde et Télérama préfèrent défendre l’écriture dite inclusive contre l’Académie française…) on entend parler en France. J’extrais cette citation d’une part parce qu’elle est de Pierre Bergé lui-même, dans un livre publié de son vivant - évacuant ainsi la question de la véracité du témoignage de l’auteur du livre, Fabrice Thomas -, d’autre part parce qu’elle est d’une naïveté touchante, ce que l’on peut appeler la naïveté auto-suggérée du riche. "On avait avec eux des rapports qui ne sentaient ni l’argent ni la vulgarité.", tu y croyais vraiment ? Un type aussi cynique, activiste et donneur de leçons pouvait ainsi se leurrer ? Cela fait penser à une réplique célèbre des Enfants du Paradis : apparemment, Pierre Bergé voulait être «  aimé comme un pauvre », Arletty / Garance lui signifiant que, hélas pour lui, ce n’est pas possible. Le reste est de l’ordre du masochisme et de l’auto-suggestion, deux domaines dans lesquels un homosexuel riche est certes compétent.


Ceci étant, à lire l’article de Valeurs actuelles et si l’on accorde du crédit à ce que raconte Fabrice Thomas, il y a quelque chose de douloureusement, dans tous les sens du terme, humain, à voir Yves Saint-Laurent, le créatif, dans le rôle du maso, et Pierre Bergé, l’affairiste profiteur, dans celui du sadique. Ce n’est pas pour dire que l’un est gentil (même s’il paraît que Saint-Laurent l’était avec le petit personnel, les couturières, les « petites mains ») et l’autre méchant (laissons en tous cas Dieu le juger…). Mais il semble que Saint-Laurent avait un certain nombre de croix à porter : on n’a pas envie d’être à sa place.