lundi 6 novembre 2017

Les paralogismes évoqués hier.

Jacques de Guillebon, édito du n° 3 de L'incorrect, extraits (https://lincorrect.org/edito-jacques-de-guillebon-effacement/), je souligne les raisonnements les plus caractéristiques : 

"Ce n’est pas seulement l’homme occidental, mais encore la France, et même sa vertu chrétienne, qui souffrent mille accusations. Lorsque Christophe Billan énonce dans nos colonnes qu’il existe certaine adéquation entre un Français et un chrétien, et que l’on lui en fait procès, un obscur chroniqueur du Monde y fait benoîtement écho en déclarant que la France chrétienne et blanche, c’est fini. Ce qui laisse supposer au moindre raisonneur qu’il fallut bien qu’elle existât, que donc Billan n’avait pas tort, à moins que l’on fasse finir aujourd’hui des choses qui jamais ne furent.
Ce qui n’est pas impossible, d’ailleurs : nos déconstructeurs sont d’abord des négateurs et ils iront demain, coiffés d’un plat à barbe comme le chevalier à la Triste figure, dire que ce contre quoi ils se battaient hier n’était que moulins à vent. Plus que la victoire, c’est l’oubli qu’ils veulent. Jean Baudrillard tenait que ce qui signe un crime, c’est l’effacement de ses traces. Nous y voilà."

"« Aucune nostalgie du passé n’est décente », énonce sans rire la sociologue Irène Théry. Elle parle des relations hommes /femmes, et ce ton terroriste fait frémir. Désormais la suspicion tient lieu de politesse, et si la femme est l’avenir de l’homme, c’est comme naguère le goulag était celui du dissident. Coupable de tout pour tous, l’homme censément majoritaire et dominant n’a plus qu’un choix : la soumission ou l’exil. Le mutisme et l’impuissance d’un côté, avec cette dette perpétuelle d’un passé que l’on dit pourtant n’avoir pas existé, et qu’il lui faut payer malgré tout ; ces marges de l’existence de l’autre côté, là où les commissaires politiques ne sont pas encore arrivés, là où la vie commune et décente peut se poursuivre, en espérant ne pas être rattrapé trop tôt par la patrouille. La survie est encore possible, mais ne nous leurrons pas : pour nous, il n’y aura pas de Mayflower, il n’y aura pas de frontière, pas de terre promise. Sinon celle que nous avons déjà sous les pieds."