mardi 16 janvier 2018

Drieu disait des surréalistes : "Des derviches sans Allah."

"L’inconscient que Freud… explore patiemment, en neurologue qu’il est et demeure, s’inscrit dans le savoir expérimental de son temps et non dans la tradition du spiritualisme romantique. (…) Or cet aspect-là, qui fait d’abord de Freud un rationaliste (mais non seulement un rationaliste), est l’aspect qu’en France on se refuse à considérer. La réception et la diffusion de la psychanalyse, contrairement à d’autres pays où elles s’étaient faites naturellement par les milieux médicaux, se feront en France par les milieux littéraires. La fortune critique de la psychanalyse a reposé chez nous sur les modes littéraires, en particulier le mouvement surréaliste, non sur les jugements scientifiques. (…)

Les lois [que Freud énonce] sont en tout cas fort éloignées du principe de plaisir, de la libération des pulsions ou de l’émancipation des règles que prôneront pourtant, croyant s’appuyer sur son autorité, les surréalistes et leurs successeurs. « La liberté individuelle, écrira Freud platement, n’est pas un bien de la civilisation. C’est avant toute civilisation qu’elle était la plus grande, mais le plus souvent sans valeur propre, l’individu étant à peine en état de se défendre. »"


Je ne suis pas du tout zélateur de Freud. Mais ces lignes de Jean Clair peuvent contribuer à la constitution d’une histoire révisionniste du gauchisme français. Et plus on « révise », et plus l’on se dit que ce gauchisme a fait du tort et continue à en faire, dans toutes les directions. Même des esprits aussi considérables et à leur façon pondérés que Jacques Bouveresse et Jean-Pierre Voyer en ont été victimes, eux qui auraient dû lire saint Thomas d’Aquin pour ainsi dire tout de suite