mardi 13 février 2018

Le réalisme n'est pas le matérialisme.

"La question cruciale est de savoir si l’homme peut se délivrer de la peur. Il importe plus d’y parvenir que d’armer l’homme ou de lui fournir des médicaments. La force et la santé demeurent en l’intrépide. Au contraire, la crainte assiège même ceux qui s’arment jusqu’aux dents - et ceux-là plus que d’autres. On peut en dire autant de ceux qui nagent dans l’abondance. Les armes, les trésors, les médicaments sont impuissants à conjurer les menaces. Ce ne sont que des pis-aller. (…)

Il importe pourtant de savoir que la peur ne se laisse jamais entièrement conjurer. (…) La peur demeurera toujours le grand partenaire de nos dialogues, en toute délibération de l’homme avec lui-même. Mais elle tend à là transformer en monologue, et n’a le dernier mot que si elle y parvient."


E. Jünger, que je cite me semble-t-il pour la première fois à ce comptoir. J’extraits ces lignes du Traité du rebelle, feuilleté au bonheur la chance, comme on dit, et ne me suis pas gêné pour modifier quelque peu ce que je lisais, sans je crois trahir la signification globale.