samedi 21 avril 2018

"Ainsi, l’artiste peut éventuellement devenir révolutionnaire…"

Divertimento ce samedi, on ne va pas être sérieux tous les jours. J’ai déniché par hasard un catalogue d’exposition, dans lequel l’inénarrable imbécile qu’était Maurice Clavel, et le sinistre humaniste pontifiant et ennuyeux qu’est toujours Edgar Morin, dont le compte Twitter constitue une suite pour le moins dense au Dictionnaire des idées reçues, lèchent gravement le cul à un artiste dont on apprend d’emblée qu’il vaut bien Goya, Daumier et le Greco, j’ai nommé... Marek Halter. Plutôt que de vous recopier les passages, j’ai pris quelques photos de ce livre exemplaire, et vous laisse juger par vous-mêmes. 








Après, il est possible de ne pas seulement rigoler. Que de purs produits du système d’éducation français comme MM. Clavel et Morin, qui en 1970 ne sont plus les perdreaux de l’année, s’enthousiasment et réfléchissent sur de telles bouses, cela prouve bien que le mal était fait longtemps avant Mai 68 : ces événements n’auraient pu à eux seuls faire tourner des têtes bien stables. - Clavel, rappelons-le, ami de Boutang (cela m’a toujours laissé perplexe… mais bon, parce que c’était lui, etc.), est celui qui présenta l’ancien secrétaire de Maurras, l’auteur dans l’après-guerre d’un livre assez antisémite, La République de Joinovici, à Bernard-Henri Lévy, dans un studio de télévision, au milieu des années 70. BHL, ou la preuve par l’exemple que ce que racontait Maurras sur l’antisémitisme politique n’était pas sans fondements : et Boutang, qui connaît ça par coeur, et qui par ailleurs a l’honnêteté et le bon sens de se poser des questions sur son propre rôle politique à la fin des années 30, d’essayer d’excuser Maurras devant celui-là même qui va pendant les quarante ans qui suivent donner d’une certaine manière raison au chef de l’Action française… Décidément, tout le monde marchait un peu sur la tête en cette période, Boutang à son niveau, Morin et Clavel au leur. Que ce niveau soit situé plusieurs étages plus bas permet plus aisément d’en rire - surtout que nous connaissons la suite de l’histoire, ne l’oublions pas - ; tout cela n’en reste pas moins à pleurer.