dimanche 15 avril 2018

Ce qui suit, qui attaque les artistes contemporains, s'applique à la racaille d'en bas, à la petite bourgeoise, à la racaille d'en haut.

Jean Clair ? Jean Clair ! Une partie seulement de ce que j’avais prévu, je finis ça au plus tôt. 

"C’est probablement cela que Kierkegaard avait appelé le « stade esthétique ». Dans le développement d’un individu, l’esthétique n’était pas selon lui l’état le plus élevé de la vie spirituelle, mais son balbutiement, son babil spontané, rudimentaire : un stade caractérisé par l’obscénité d’un ego tout puissant, qui fait de la pure jouissance des sens le but de la vie, sans souci ni du bien ni du mal, mais qui cultive plutôt l’indifférence, l’hédonisme, l’élan cupide et concupiscent, condamné à toujours tombé et à toujours renaître. C’est là où nous en sommes, finalement, après trois siècles de Lumières, et c’est ce que résume la doctrine des avant-gardes selon Duchamp dans sa formule « beauté d’indifférence »."

"Le stade esthétique, selon Kierkegaard, est celui, comme les produits d’avant-garde, d’ « une banale et monotone répétition ». L’éternel en est absent. Don Juan en est l’une des figures possibles. C’est l’homme condamné à perpétuité pour l’instant. Il s’agit d’épuiser toutes les jouissances possibles du présent, jusqu’au dégoût. 

Il semble que l’art contemporain illustre ce stade initial de la conscience d’un individu, courant de conquête en conquête. 

C’est Don Juan, mais c’est aussi Caïn, le prototype du criminel et l’incarnation du premier artiste, comme le rappelle De Quincy. Le meurtre conclut leur existence, ou bien la damnation, comme dans l’opéra de Mozart. Si « tout homme est un artiste », selon la morale de l’art actuel, c’est aussi que tout homme est un criminel."


Et ce n’est pas un hasard, esthétisation de la politique (et de la vie quotidienne) oblige, si les hommes politiques apparaissent de plus en plus comme les moins moraux et les plus criminels des êtres.